Je me réveille dans le froid, il fait encore nuit. Encore éméché par le sommeil je file prendre une douche qui va me mettre en jambes, suivi d’un rasage rapide qui me confère cet air de type qui sait où il va.
Je commence la préparation des affaires, pas grand chose, de quoi bouffer et de quoi boire, de la corde et mon réflex histoire de prétendre qu’on part en expé, alors qu’on va faire dans les cinq heures de marche au maximum.
Je rejoins mon pote qui nous emmène en bagnole puis on part chercher le troisième. On roule jusqu’au Pilat, bout d’autoroute et bonne musique.
La grisaille s’en va tandis qu’on s’engouffre un peu plus dans le parc naturel. Nous prenons suffisamment d’altitude pour enfin surplomber tous les nuages ce qui nous laisse avec un grand soleil pour le reste de la journée. On se gare, on commence à grimper hors sentier dans des bois de jeunes pins.
Le sol est tapissé de feuilles mortes et la terre est en bonne partie gelée, les copains courent dans tous les sens en s’envoyant des pains de glace à la gueule.
Les collines alentour semblent flotter sur une mer sans fin dont la limite avec le ciel ne se démarque que très rarement.
Quelques tirs de chasseurs raisonnent de l’autre côté de la vallée, ces enfoirés ne sont jamais bien loin l’automne.
On continue l’ascension jusqu’au sommet du Crêt de la Perdrix, je guette entre les arbres des proies potentielles qui viendraient nourrir mon réflex, celles dont les empreintes sont encore fraîches dans la glace. Je rentrerai bredouille.
Nous sortons enfin du bois pour une dernière grimpette jusqu’au sommet, où culmine à plus de 1400m une table d’orientation posée au sommet d’une pierraille éparse.
Affamés, on se pose face au mont Blanc qui domine notre panorama, je dévore d’une traite mes croque-monsieurs.
Après une dernière observation globale de cette vue dégagée, on commence doucement à descendre de l’autre côté… Après la sieste bien entendu.
Sieste d’une bonne demi-heure dans une herbe tassée, verte et bien nourrie qui marque les chemins qu’empruntent les randonneurs sur cette colline, au sein d’un tableau relativement terne en cette saison et dont le paysage se rapproche de l’idée que je me fais des plaines mongoles.
Nous entamons finalement la descente et reprenons le chemin principal dans un relatif silence. Nos derniers mètres se font sur le même sentier qu’à notre ascension, puis nous reprenons la route pour revenir sur Lyon.
La prochaine fois je nettoierai mon objectif…